Les 3 Paroisses de la vallée
St J. M. Vianney, St Marc Jaumegarde, St Etienne de
Vauvenargues
94, avenue Fontenaille
Accueil : samedi de 10h à 12h
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Père Desplanches : 04 42 23 13 46
N° 679 NOEL 2018
Notre secours est dans le nom du Seigneur ! (Ps. 123,8)
Bien longtemps, on nous a vanté la fête de Noël comme un paisible
consensus
entre les familles, les confiseurs, et les marchands de jouets, un
temps sucré, hors du
temps, une convention bien établie où le consumérisme venait au
secours de liens
sociaux fragilisés.
Or, cette année, nous voyons ce consensus exploser après avoir
constaté la
fragilisation de tant d’autres institutions (gouvernement, économie,
armée, monde
hospitalier, Eglise…)
Il semble que tous nos repères, c’est-à-dire tout ce qui régule
notre vie en société, tout
ce qui en assure le bon fonctionnement, soit lessivé, broyé,
désenchanté
irrémédiablement.
La victoire du cynisme et de l’individualisme triomphant, si elle
fragilise les
médiations sociales, exalte l’individu blessé, isolé, humilié.
Alors fleurissent des
revendications que rien, ni personne ne peut canaliser, structurer
ni orienter. Et la
colère explose, nous le voyons.
Chrétiens, nous dénonçons depuis de longues années les dérives d’un
capitalisme déshumanisé où le petit, le pauvre, le malade, « l’improductif
» n’ont
plus de place. Le Pape François dans son encyclique « Laudato Si »
a des paroles très
tranchées sur ce monde du profit. La mondialisation n’a pas fait
grandir la fraternité.
Elle a surtout facilité la circulation des capitaux. Les replis
nationalistes ou
identitaires, les colères de rue dont nous sommes les témoins,
sont les fruits amers de
la cupidité érigée en loi universelle.
Pourtant, Noël est là, avec la régularité naïve du calendrier qui
assure la
liberté de la fête. Au nom de notre foi, nous ne pouvons nous
résoudre à constater
l’échec d’un type de société. L’incarnation du Sauveur, nous
oblige sans cesse à des
solidarités plus vraies, à une fraternité qui ne puise pas sa
force dans l’idéologie ou
l’incantation, mais dans notre chair d’hommes et de femmes.
Et si, en cette nuit très sainte de Noël, nous regardions l’étoile
qui brille dans
notre nuit ? Dieu vient prendre la chair des hommes pour les
sauver. Il nous indique
un chemin sûr : le don de soi et le service comme voies du salut
personnel et social.
Car Dieu ne nous sauve pas d’en-haut. Il se fait le « Très-bas »
sur la paille
malodorante d’une étable moyen-orientale ou sur le bois fruste d’une
croix entre
deux bandits aux portes de Jérusalem. Seul le chemin de l’incarnation
peut ouvrir
des voies authentiquement solidaires et crédibles. Jupiter n’est
qu’un astre. Jésus,
Lui, s’est fait homme.
Que cette fête de Noël ne nous replie pas sur nous-mêmes, dans le
secret de
nos salles à manger. Nos évêques nous invitent à partager en
groupes nos réflexions
autour de cinq questions d’actualité et à renvoyer nos réponses à
nos élus dans les
semaines qui viennent. Que la venue parmi nous du Sauveur du monde
inspire nos
paroles et nos actes. Jésus inaugure un monde nouveau, Il compte
sur nous pour le
faire briller au milieu des hommes. Loin de nous faire fuir les
réalités de la terre,
Noël nous aide à les transformer là où nous sommes. Car le salut
se joue ici et
maintenant.
Père Michel Desplanches